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France

Indignation et "effroi" après l'agression antisémite d'une jeune femme
AFP | 11.07.04 | 17h57

"Effroi" devant une agression "barbare", "ignoble": la classe politique et les associations de défense des droits de l'Homme ont condamné l'agression antisémite d'une jeune femme vendredi dans le RER, nombre d'entre eux fustigeant également l'indifférence des témoins.Le président Jacques Chirac, qui avait appelé jeudi les Français "au sursaut" face à la recrudescence d'actes antisémites et racistes, a exprimé son "effroi", demandant que les auteurs de "cet acte odieux" soient retrouvés, "jugés et condamnés avec toute la sévérité qui s'impose".Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a précisé avoir "donné instructions aux services de police pour retrouver les auteurs dans les plus brefs délais"."Au nom du gouvernement", le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a déclaré que l'antisémitisme et le racisme sont les "pires dérives mortelles pour notre démocratie", tandis que le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, assurait que "l'ensemble des députés" partageait "cette révolte devant ces actes ignobles".Le président de l'UMP, Alain Juppé, a dénoncé une "agression odieuse et barbare", le président de l'UDF, François Bayrou, la qualifiant de "honteuse, brute, lâche et veule". Anne Hidalgo (PS) a condamné "l'ignoble agression", alors que la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, pointait des actes "barbares". Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a condamné "l'agression sauvage et antisémite".Nombreux ont fustigé, comme le député (Verts) de Gironde, Noël Mamère, "l'apathie et le silence des passagers qui ne sont pas venus en aide à cette dame", accompagnée de son bébé et agressée dans le RER par six jeunes gens qui lui ont dessiné des croix gammées sur le ventre.Ces passagers "sont-ils devenus sourds, au lendemain de l'appel du chef de l'Etat, à Chambon-sur-Lignon ?", s'est interrogé Jean-Michel Rosenfeld (PS), adjoint au maire du 20e arrondissement de Paris. L'Union des étudiants juifs de France constate aussi "avec tristesse combien la passivité des passagers du RER tranche avec l'appel du président de la République à la responsabilité jeudi au Chambon-sur-Lignon".Pour la LICRA, "le constat est lourd: témoins passifs, voire indifférents, à l'opposé de la vigilance demandée par le chef de l'Etat". "Le temps est venu de la mobilisation de tout le pays pour affronter ceux qui menacent la paix civile en commettant des actes antisémites barbares", ajoute-t-elle.Pour le MRAP, "l'insoutenable indifférence de voyageurs qui ont assisté à cette profanation morale sans réagir" doit "interpeller les consciences individuelles et collectives".Nicole Guedj, secrétaire d'Etat aux Droits des victimes, "choquée d'apprendre qu'aucun des passagers de la rame n'est intervenu", a appelé les témoins à se manifester.L'ancienne ministre PS de la Justice, Elisabeth Guigou, a proposé la création "d'un comité de lutte contre les actes antisémites qui rassemblerait les partis politiques, les associations". Le président du Conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon (PS) a appelé l'ensemble des élus franciliens à se rassembler lundi à 18h00 dans l'hémicycle du Conseil régional en vue de concourir à "un sursaut civique et citoyen".Le PCF a appelé "à un rassemblement de protestation", lundi à 18h00, au métro Belleville à Paris (20e).